Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/466

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une bergerie selon sa méthode, et pour la magnétisation des chevaux que traite M. Flandrin[1], sans avoir pourtant le secret de Mesmer, et du cabinet ; puis d’une pompe, des nouveaux arrangements, etc. M. Fld. [Flandrin] n’était pas à Alfort, mais nous l’avons rencontré sur le chemin à notre retour ; il était à cheval et fut salué par notre compagnon, le professeur de botanique d’Alfort[2] ; j’étais derrière, je le nommai assez haut : il me salua avec étonnement, se retourna plusieurs fois et longtemps en appuyant une main sur la croupe de son cheval qui allait toujours.

Tu auras cette lettre directement ; l’ami d’Antic part demain, de bon matin, pour Versailles, où nous nous verrons ; il y va vendre la charge de son père[3]. J’y trouverai Flesselles sur le point de son départ, car il quitte Paris dimanche pour retourner à Amiens. Il emportera une pacotille dont je crois t’avoir déjà fait passer la note. Il restera le Journal de Trévoux sur le sort duquel il faudra que le propriétaire prononce. Quant au catalogue désiré[4], j’avais souhaité te le procurer avant que tu en eusses connaissance, mais il ne se vend point et ne se donne qu’à ceux, qui achètent des objets du cabinet. Au reste, il ne vaut ni n’apprend rien, car il n’y a pas un seul pourquoi des divisions qu’on y suit, et c’est une pure inutilité dont il y aurait conscience de garder la fantaisie.

Bernard[5] a des engagements irrévocables, dit-il ; il ne veut, ne peut entendre à rien, pas même à fixer l’époque où il commencera ta partie. Mais il promet de faire un jour, et bien ; j’en aurais beaucoup

    là un troupeau de mérinos espagnols, qu’il essayait d’acclimater en France. — Voir Dictionnaire des manufactures, t. I, 2e partie, p. 208* ; cg. Mémoires secrets, 21 avril et 17 août 1784.

  1. Pierre Flandrin (1752-1796), directeur adjoint et professeur de médecine vétérinaire à l’École d’Alfort (Alm. roy. de 1784, p. 542). — Il était de Lyon et devait avoir eu quelques relations avec les Roland.
  2. Broussonnet.
  3. La charge de médecin du Roi par quartier.
  4. Le catalogue de la bibliothèque de Macquer qu’on allait vendre (Voir ms. 6240, fol. 229-230, lettre de Roland, sans date, mais qui est du 7 mai 1784.)
  5. Bernard était un des graveurs des planches qui devaient accompagner l’ouvrage de Roland.