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À BRISSOT, À PARIS[1].
7 janvier 1791, — [de Lyon].

…Adieu, tout court ; la femme de Caton ne s’amuse point à faire des compliments à Brutus.


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À M. H. BANCAL, À LONDRES[2].
10 janvier 1791, — de Lyon.

Vous[3] aurez reçu, mon cher ami, la dernière que je vous écrivis pour vous informer de ce qui se pasait dans cette vile, et ensuite celle que Madame Roland vous a écrite en réponse à la dernière que nous avons reçue de vous. La mienne en renfermait une autre pour M. Baumgartner, que vous aurez vu en lui remettant ma première pour lui, que je vous ai bien envoyée peu de temps après la lettre où je vous l’annonçais et dans laquelle il fut oublié de la joindre. Bosc, toujours courant, ne nous dit point s’il reçoit nos lettres et s’il vous les fait passer : je prends le parti de vous adresser la présente en droiture. Vous pourrez prendre la même voie, si vous la trouvez plus courte.

Depuis notre dernière, les conspirateurs arrêtés ici sont partis, sous bonne escorte, pour Paris. Les scellés levés n’ont fait découvrir aucune pièce bien convaincante. Il s’est trouvé chez chacun des listes de leurs affidés, dans lesquelles on trouve des gens qui jouent le patriotisme. Ces listes ne sont cependant pas signées, et il n’est pas probable, à moins de quelque découverte nouvelle, qu’elles pussent devenir juridiques.

Les clubs populaires et la Société de Saint-Clair[4] sont en mésintelligence. Il y a à blâmer quelque chose dans les premiers et dans celle-ci. Je travaille, autant qu’il est en moi, à les

  1. Fin de lettre, citée par Sainte-Beuve, Introduction aux Lettres à Bancal des Issarts; p. xxxii.
  2. Lettres à Bancal, p. 145 ; — ms. 9534, fol. 81-82. – L’adresse, qui porte le timbre de la poste de Lyon, est ainsi conçue : « À M. Henry Bancal, French citizen, at Mrs. Margrave’s Bury Street, Saint-James, Londres. » Et Bancal a mis en note : « Reçue dimanche 23 dud. »
  3. Toute la première partie de cette lettre est de Lanthenas. Bien que nous ne donnions pas les lettres inédites de Lanthenas qui sont aux Papiers Roland, nous nous croyons obligé de reproduire celles qu’a imprimées, à travers la Correspondance de Madame Roland, l’éditeur de 1835.
  4. La Société des Amis de la Constitution de Lyon, fondée en 1789, qui siégeait au quai Saint-Clair et qui allait bientôt se trans-