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Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/1059

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n’appellent pas l’opinion publique pour l’opposer à ce torrent ?… Où donc est le courage, où donc est le devoir ?

Oses les y rappeler. Si j’apercevais la plus petite intrigue dirigée contre le bien de la patrie, je me dépêcherais de la dénoncer à l’univers.

Le sage ferme les yeux sur les torts ou les faiblesses de l’homme privé ; mais le citoyen ne doit pas faire grâce, même à son père, quand il s’agit du salut public.

On voit bien que ces hommes tranquilles n’avaient pas admiré Brutus avant que la Révolution l’eût mis à la mode.

Ranimez-vous, et que nous puissions apprendre à la fois et vos efforts et vos succès.


406

À BOSC, [À PARIS[1].]
6 février 1791, — [de Lyon].

Voici deux expéditions : l’une pour M. Populus[2], l’autre pour Brissot ; faites passer et secondez notre zèle.

Vous paraissez bien content de vous dans votre lettre du 31, que nous avons reçue hier ; vous semblez effectivement mériter que nous le soyons aussi.

J’aime beaucoup vos Sociétés fraternelles et je désire qu’il s’en établisse dans toutes vos sections. Leur activité, leur surveillance sont absolument nécessaires et pour l’achèvement de la Constitution et pour son maintien. Ce n’est pas le tout que de faire un gouvernement libre si l’on n’est toujours en action pour le conserver tel et le perfectionner.

  1. Collection Alfred Morrison. — Dans un angle de la lettre, à gauche, il y a : « M. Bosc. »
  2. Marc-Étienne Populus (1736-1794), député du Tiers de Bourg-en-Bresse, guillotiné à Lyon le 14 février 1794. On voit ici que les Roland étaient en correspondance régulière avec lui. Comme il avait été nommé par l’Assemblée commissaire à la fabrication des assignats, on peut présumer qu’il est l’auteur des deux lettres des 18 juillet et 30 octobre 1790 que nous avons données en note.

    « L’expédition » pour Brissot est probablement le « Mémoire sur la suppression des octrois des villes » qui parut dans le Patriote français, quelques jours après (14-17 février), et qui développe une thèse chère à Roland, le remplacement des octrois par une taxe sur les loyers.