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Je vous enverrai jeudi un Ami des ministériels[1], jolie petite feuille qui en fait les honneurs à merveille et qui les peint au vrai.

Les Sociétés populaires de Lyon sont affiliées aux Jacobins[2]. Les élections de ce département ont dû commencer dimanche dernier ; l’intrigue les travaille vigoureusement.

Adieu, travaillez là-bas comme ici, faites de bonne besogne et n’oubliez pas vos bons amis, car, en vérité, si la chose publique ne se relève, il ne reste aux bons citoyens que de bien s’aimer !

Je n’ai trouvé qu’hier la musique anglaise que vous avez bien voulu me laisser ; je vous enverrais bien, en échange de l’aimable Lass of Richmond’s Hill[3], d’assez jolis couplets, mais ils ne sont pas assez graves pour les circonstances, et j’ai quelque honte de vous parler de chansons.

Rien ne se vendra avant un mois dans le district de Gonesse ; soins et demandes ne m’ont point encore valu tous les renseignements désirés sur Sainte-Radegonde ; le receveur n’était pas bien instruit ; j’en attends d’un second voyage qu’il vient faire à Paris[4].


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[À BANCAL, À CLERMONT[5].]
31 août 1791, — de Paris.

Nous[6] vous avons écrit, mon cher ami, le courrier passé. Nous avons reçu vos deux lettres. Vous aurez vu que votre adresse est venue trop tard ; d’ailleurs, des adresses sont

  1. Voir sur ce journal, dirigé contre les ministériels, Hatin, p. 201.
  2. « L’affiliation est accordée aux sociétés populaires de Lyon… » (Séance des Jacobins du 28 août. Aulard, t. III, p. 104.)
  3. « La fille de la colline de Richmond. »
  4. Bancal finit par acheter, au commencement de 1792 (A. Rey, Le naturaliste Bosc et les Girondins à Saint-Prix, p. 13-14), ce petit prieuré de Sainte-Radegonde, situé au milieu de la forêt de Montmorency, que Bosc lui avait indiqué. M. Rey a raconté avec un grand charme l’histoire de ce rustique domaine, qui abrité pendant la Terreur d’illustres proscrits.

    C’est sans doute sur les indications de ce même receveur que Roland acheta plus tard à Villeron, district de Gonnesse, une propriété que Bosc fit restituer à sa fille en 1795. (Voir Appendice K.)

  5. Lettres à Bancal, p. 319 ; — ms. 9534, fol. 162-164. – Bancal a écrit en marge : « Reçu le 9 septembre, rép. le 20 »
  6. Ce début est de Lanthenas.