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Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/1226

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24 janvier 1792), dont Panckoucke devait être l’éditeur. Il se remet en relation avec le baron de Servières, qui s’occupait aussi des arts industriels (ms. 9532, fol. 194-197). Ces projets n’excluaient pas, d’ailleurs, l’idée de retourner passer tous les étés au Clos, pour veiller de près à l’exploitation du domaine[1].

Ne dût-on passer que l’hiver à Paris, il n’y avait pas lieu de rester en hôtel garni. Aussi Roland signa-t-il, le 10 mars 1792, un bail prenant à loyer, pour six années, à partir de Pâques (8 avril), au prix de 450 livres, un modeste appartement, rue de la Harpe, n° 51, au second étage, donnant sur la cour[2]. Le propriétaire, Jean-Alexandre Cauchois, bourgeois de Paris, était de la Société des Jacobins, et demeura un des amis les plus dévoués des Roland.

En essayant de renouer alors les relations de leur premier séjour, Roland et sa femme éprouvèrent plus d’une déception : « Les Constituants, disent les Mémoires (I, 67), étaient retournés chez eux [lire : Buzot était rentré à Évreux] ; Petion avait passé à la mairie, et les sollicitudes de cette place l’occupaient tout entier [voir, dans les souvenirs de Sophie Grandchamp, le récit curieux de l’accueil plus que froid fait à Madame Roland par Mme Petion, devenue mairesse de Paris] ; il n’y avait plus de point de ralliement [c’est-à-dire que les réunions de l’Hôtel Britannique n’étaient plus possibles], et nous vîmes beaucoup moins Brissot lui-même… »

Néanmoins Roland ne s’isola pas de la lutte politique. Bosc, qui était un des membres les plus actifs des Jacobins (membre du comité de correspondance en août 1791), le fit admettre dans la Société, où ses autres amis, Lanthenas, Bancal, étaient alors aux premiers rangs. (En janvier 1792, Lanthenas était vice-président ; Bancal, secrétaire ; Bosc, de nouveau au comité de correspondance). Le 15 février, Bosc est secrétaire et Roland entre au comité ; le 20 février, le 27, le 2 mars, nous trouvons Bosc et Roland secrétaires ensemble (Aulard, III, passim), et Madame Roland partageait avec son mari le travail de la correspondance (Mémoires, I, 240-242 ; cf. Aulard, IV, 671-672, séance du 11 janvier 1793).

  1. Mémoires, I, 67 et 240 ; — interrogatoire de Madame Roland, du 1er novembre 1793 (Arch. nat., W 294, dossier 227, cote 28, — et Mémoires', I, 407) ; — Correspondance, lettres 467 et 469 ; — Souvenirs de Sophie Grandchamp, loc. cit. — Le journal projeté est sans doute celui que Panckoucke fit annoncer dans le Moniteur des 28 février et 1er mars 1792.
  2. Ms. 6241, fol. 283.