Arts, dont il allait s’occuper uniquement ; il est appelé à d’autres travaux, il va s’y livrer avec dévouement, avec autant de calme qu’il saurait abandonner cette place s’il ne pouvait y remplir ses devoirs.
Ces révolutions apprennent à l’homme sage que le tour de roue qui l’élève doit l’abaisser à son tour et qu’il n’y a d’assuré que sa conscience.
Je continue de préparer le petit appartement que j’avais arrêté rue de La Harpe[1] ; c’est une retraite que je dois avoir prête et que j’aime à conserver sous mes yeux. M. Roland vous aurait écrit s’il lui avait été possible de le faire ; il m’a chargée de le remplacer et de vous prier de faire part de l’événement au digne Vitet[2].
Aidez-nous, mes bons amis, écrivez-nous ; unissons-nous plus étroitement que jamais pour le bien de la patrie et ménageons-nous le bonheur d’avoir fait ou tenté pour elle tout ce qui était en notre pouvoir.
Mille choses tendres à votre aimable compagne ; nous vous embrassons fraternellement, dans l’affection du cœur et le dévouement du plus franc civisme.
- ↑ Voir Avertissement.
- ↑ Champagneux était devenu de plus en plus le véritable chef de la municipalité de Lyon. En décembre 1791, il avait été élu substitut du procureur de la commune, puis procureur le 24 janvier 1792 (Wahl, 449). Il était alors engagé, avec Charlier (!), dans la lutte très vive contre les directoires du département et du district, dont les tendances étaient plus modérés (voir Wahl, 429-486 et ms. 6241, fol. 160-196).
Vitet avait été réélu maire de Lyon le 21 décembre 1791.
puisque ce n’est que le 23, à 11 heures du soir, que Dumouriez et Brissot vinrent annoncer à Roland sa nomination définitive. À moins qu’elle n’ait écrit sa lettre dans la nuit.
Dans les marges de l’autographe, on lit ces mots, de l’écriture de Champagneux, et qui sont comme la minute de sa réponse à ses amis :
« Engager le Roi à diminuer ses dépenses… Me voilà réconcilié avec pouvoir exécutif… Madame, le choix éclairé qu’il vient de faire me le fait croire converti. Personne, hors vous-même qui connaissez l’homme, n’a aussi bien senti le présent qu’on nous fait… Vous donnerez l’exemple d’un ministre dont la dépense… »