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Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/351

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bien avec cela ? J’ai faim de tes nouvelles, j’en cause tous les jours avec ta fille qui ne me répond que des petit papa et des baisers.

Rien de nouveau depuis ton départ ; je n’ai vu personne. M. d’Eu est venu le dimanche, mais j’étais allée promener Eudora et ma tête un peu faible sous les arbres de la porte de Noyon[1]. J’ai fait peu de choses ce jour-là ; cependant le boursier est fini, l’article poil aussi, et la frise est commencée : tout cela n’est que broutilles ; il n’en est pas de même du plan[2].

Le serrurier a bien employé son temps, du moins je l’ai vu toujours travailler ; les mécaniques, m’assure-t-il, seront prêtes ce soir ; en conséquence, il prévient son menuisier, qu’il m’a paru désirer que je préférasse parce qu’il a déjà fait le bâtis de la grande machine.

En cherchant des renseignements pour des planches à faire faire, j’ai reconnu une erreur qu’il faut que tu vérifies. Il est question de savoir quelle est la planche où se trouve inséré le cartouche Z, relatif au collage des chaînes. J’en ai trouvé l’explication à la planche III du retordage, et je suis sûre qu’il ne peut lui appartenir ; mais je ne me rappelle point la planche où il est et à l’explication de laquelle il faut reporter celle de ce cartouche.

J’ai reçu des nouvelles de M. Chevandier[3] qui dit que le montant de ses avances est de 21tt 5s 3d et qui prie de les remettre à MM. Lami frères, de cette ville[4], ce que je compte prier M. Flesselles d’exé-

    date, n’avait pas onze mois. Il faut aller jusqu’en 1783. De plus, le 20 août 1783 étant un mercredi, et le 19 un mardi, il en ressort que cette lettre est du 19 août. Cela ressort encore mieux de la liaison de cette lettre avec celles qui viennent après.

  1. À deux pas de son logis.
  2. « Le boursier », c’est l’article Boursier du Dictionnaire des manufactures (I, 83-90) ; l’article Poil se trouve dans la 2e partie du même même volume (I, 286*-288*) ; de même pour l’article Frise (I, 29*-34*. Quant au « Plan », on voit, par les lettres suivantes, que c’était une sorte de tableau synoptique à mettre en tête du Dictionnaire des manufactures.
  3. On retrouvera souvent, dans la suite, le nom de M. Chevandier. C’était un négociant de Lyon, ami de Roland et Lanthenas dès 1777 (voir ms. 6242, fol. 255-257, une lettre de Lanthenas à Roland, du 16 septembre 1777). Sa femme, dont il sera aussi souvent parlé, était une Italienne de Livourne (voir lettre du 12 décembre 1784).
  4. MM. Lamy frères étaient des fabri-