faire sortir ma fille. C’est toi que je charge de mes amitiés pour M. d’Antic à qui j’envoie aujourd’hui mes dépêches toutes nues, sans un petit mot pour lui ; autres amitiés au camarade ; je t’embrasse de tout mon cœur.
Je n’avais pas dessein d’écrire aujourd’hui, parce que je ne me suis levée qu’à neuf heures, que j’en ai passé une à raisonner avec Limozin[2] sur des corrections à faire à un dessin qu’il vient de finir, qu’il faut sortir ce matin, etc. Mais je reçois la ci-jointe de M. Flesselles et je te la fais passer avec celle qui y a donné lieu. J’ai eu hier la visite du sieur Martin[3] avec son honnête beau-frère ; je compte le charger de trois dessins achevés, payés, quittancés, que tu joindras à ceux que tu avais emportés. Ta petite causerie m’a fait grand bien ; je suis bien aise d’Agathe, de M. Le Riche, etc. J’ai fait un grand « hélas ! » à la nouvelle que m’a donnée M. d’Antic, à qui je ne dis rien pour être trop pressée, mais que je te charge de dédommager, si tant est que cela vaille un dédommagement.
Je fais le diable à quatre dans ma maison et, comme je ne suis pas trop diable naturellement, cela me fatigue et me déplaît beaucoup ; mais je crois que ma cuisinière fait danser l’anse du panier, et je suis d’une colère épouvantable.
Tu me diras si tu veux faire faire quelque chose au dessinateur,
- ↑ Ms. 6238, fol. 249. — Une note, d’écriture ancienne, dit « probablement août 83 ». C’est fort vraisemblable, car le 24 août 1783 tombe un dimanche.
- ↑ Voir lettre du 8 août 1782.
- ↑ Sans doute Jacques-François Martin, frère utérin de Delamorlière, qui avait apporté en France la machine d’Arkwright et qui s’associa à Flesselles et aux frères Lamy, en 1784, pour l’exploiter à Amiens (voir Dict des manuf., II, 309-312, et Biogr. de la Somme, « article K.-B.-J. Delamorlière ». Cf. Maiseau, Hist. de la filature du coton, p. 112.)