J’arrive du couvent[2] ; Mlle de la B[elouze] était en affaires ; j’ai eu cependant une bonne demi-heure de conversation. Elle m’a ajouté quelques détails aux précédents. Holk[er] fils s’étant mal conduit, ou lui a retiré ses pouvoirs ou sa commission (c’est de la première expression que Mlle de la B[elouze] s’est servie). D’une autre part, l’administration du commerce lui a écrit d’opter entre sa place de consul et celle d’inspecteur. Il y aura donc incessamment une place d’inspecteur général à nommer, à moins que la faveur, les protections ne changent pour Holker la face des choses. On s’imagine que tu en veux à cette place. M. de Laporte[3], qui a probablement une créature à y mettre, se trouve contre nous ; les autres font le diable ; ils disent que si tu te trouvais avec Dupont[4], qui les contredit déjà assez, ils n’y pourraient pas tenir. Tu sais qu’il est là malgré eux et qu’il a les grands principes. M. de Mt [Montaran][5] a dit que tu avais, je ne sais dans quel temps, écrit une lettre si peu convenable à M. Bld. [Blon-
- ↑ Ms. 6239, fol. 1-3. — Il y a 1783 au manuscrit. Maus une note dit : « Quoique datée de 83, je crois que c’est de 84, et mars. » C’est, en effet, en 1784 que le 20 mars tombe un samedi. — Voir, d’ailleurs, les lettres suivantes.
- ↑ Du couvent du Saint-Sacrement, rue Saint-Louis-au-Marais, où habitait Mlle de la Belouze.
- ↑ M. de la Porte, maître des requêtes, intendant des armées navales, secrétaire d’État. — Il avait dans son département « le commerce extérieur et maritime, et les affaires de l’intérieur qui lui sont renvoyées » (Alm. royal de 1785, p. 214).
- ↑ Dupont de Nemours, l’ami de Turgot, inspecteur général des manufactures, exilé après la chute de Turgot, mais rappelé par Vergennes en 1783.
- ↑ Sur les Intendants du commerce, Montaran, Blondel, Tolozan, de Vin, de Gallande, dont il sera sans cesse question dans les lettres suivantes, voir l’Appendice F.