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Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/429

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vainement une suite de propositions établies comme base de la science physiognomonique : ce n’est encore qu’un recueil de faits, d’idées et d’opinions.

Je t’embrasse de tout mon cœur, mon cher et tendre ami ; j’embrasse notre Eudora et je la laisse dans tes bras, te caressant pour sa mère ! Adieu.


116

À ROLAND, [À AMIENS[1].]
Lundi de Pâques, [12 avril] 1784, — [de Paris].

Je ne date plus du quantième, car je ne sais pas où j’en suis. L’ami m’a apporté ce matin ta lettre du 10, avec celle pour MM. Rousseau et Valioud, que tu apprendras que j’ai déjà vus ; nous nous partageons les soins : il fait des copies pour moi, je fais des courses pour sa sœur ; cest encore en vain jusqu’à présent ; mais la nécessité de suivre les affaires, que la disposition du beau-frère[2] parait devoir allonger désagréablement, ne lui permettrait pas de venir avec moi, et il faut continuer de chercher un asile. M. Tlz. [Tolozan] est aussi parti pour la campagne, d’où il ne reviendra que samedi. Je vois que mon séjour ici s’allonge terriblement et que l’argent s’en va ; je suis à la moitié de ma provision. Quel pays pour la dépense du temps par-dessus tout !…

Le frère[3] a mis aujourd’hui la brochure au bureau de M. Valioud, qui n’y était pas et pour lequel il a écrit un mot. L’affaire avec Blin est terminée ; il n’y a plus que le relieur qui tienne encore quelque chose. Le libraire n’a pas voulu entendre à l’échange pour le Winkelmann, qui se vend bien, dit-il, et qu’il ajoute tenir pour le compte de l’éditeur. Je ne sais si je t’ai mandé dans le temps, pour M. De V[in],

  1. Ms. 6239, fol. 38-39. — À la 3e page est une lettre du prieur de Crespy, du 10 avril, que Madame Roland envoie à son mari ; elle a écrit sa lettre sur les pages blanches de celle du prieur.
  2. M. de Boinville, mari de la sœur ainée de Bosc, qui allait réclamer des comptes de succession et nuire ainsi à l’établissement de Sophie d’Antic. (Papiers Roland).
  3. Lanthenas