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crois, me déterminer à suivre le vent qui me pousse à Montpellier, et à y finir de prendre ce bonnet de docteur vers lequel vous m’avez déjà conseillé de marcher au plus vite. La chère sœur voulait que je visse M. d’Hervillez, etc., etc… J’aurais mille raisons plus fortes que celle-là pour m’arrêter encore à différer ; cependant l’espérance de ce que je pourrai faire de mieux pour elles toutes, quand je serai débarrassé de ce doctorat et que j’aurai vu ma famille, me fait pencher à me rendre au plus vite à Montpellier.

Voilà huit heures. Je cours mettre la présente à la poste. Un mot là-dessus, s’il vous plaît. La chère sœur se rend ce matin à l’audience particulière de M. Bld. [Blondel], à 11 heures ; à 3 heures, elle compte aller voir Dom Blanc. Je vous embrasse, mon ami, corde et animo.


P.-S. de Bosc :

Je ne sais comment je trouve la lettre de mardi dans ma poche. Il me semble vous avoir écrit hier. Peut-être y avait-il plusieurs feuilles et que je n’y aurai pas fait attention. Je n’ai pas vu votre femme hier. Je ne la verrai probablement pas aujourd’hui ; mais demain, je la force à devenir minéralogiste en la conduisant chez de l’Isle[1].

  1. Romé de l’Isle. — Voir lettre du 25 juillet 1781.

    Et le lendemain, 8 mai, Bosc écrivait à Roland (ms. 6239, fol. 85) :

    « Je vois dans votre lettre d’hier le nœud de l énigme qui m’a beaucoup inquiété hier. Je vous ai renvoyé une lettre pour celle de votre femme. Heureusement que cela ne tirera pas à conséquence pour vos affaires.

    « Ne croyez pas m’en imposer ; si je sais faire un aveu, je sais le soutenir, le faire valoir même. Après quoi, je puis ajouter que je ne me rappelle pas sur quoi vous avez fondé la sortie que vous faites contre moi. Je ne suis pas assez gai pour plaisanter. Je ne vous en dis pas davantage. »

    Les distractions de Bosc, son enjouement assez gauche avec le mari, sa camaderie honnête et d’autant plus familière avec la jeune femme font mieux comprendre la correspondance, et c’est pourquoi nous croyons utile de donner ces billets.