vrages que j’ai pour l’enfance ; j’aurais besoin d’être aidée, car il n’est pas aisé de créer tous les jours du nouveau ; d’ailleurs, en me les voyant lire, il lui prendrait peut-être envie de les savoir lire elle-même, et nous avons grand besoin de cette envie-là. Elle a acquis la çonnaissance des lettres très vite et en se jouant, mais, pour les assembler, elle bâille à chaque mot de si grand cœur, qu’elle m’en fait pitié. Dites, je vous prie, mille choses honnêtes et affectueuses à M. Parault.
Je suis seule pour huit jours au moins ; mon beau-frère est allé voir à la campagne les pierres qu’on a tirées pour notre bâtisse ; mon bon ami y fait un tour, et s’en va plus loin pour une opération demandée par l’administration. Il y a quelque temps que ce petit voyage m’aurait donné des craintes, malgré son cheval et son domestique, à cause des loups assez communs dans nos bois.
Vous reverrez donc bientôt l’excellent M. de Vin, et vous verrez aussi Mme d’Eu, brave personne, de douce société ; je vous en félicite.
Jugez par ma lettre de toute ma confiance à l’antique amitié, et jugez aussi de la mienne par celle que je veux croire à d’autres.
Adieu.
Je reçois des nouvelles de M. Gosse, toujours honnête et digne républicain, d’ailleurs laborieux et infatigable. Il doit passer cette année en Amérique.
Eh bien, Monsieur, il ne pleut pas ; qu’avez-vous à dire ? Mais aussi tu ne pars pas ; voyez un peu à quoi sert d’être sage !
Au reste, c’est une chose décidée. Eudora n’a point de frère ; le lutin sent cela, je crois ; il est plus diable que jamais.
- ↑ Ms. 6939, fol. 132-133.