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visite et l’inviter dans les règles, ainsi que belle-mère et mari. Ne seras-tu pas bientôt de retour, puisque l’Intendant est parti[1] ? On l’a vu passer ici hier.

Envoie dire, pour mes chiffons, que le derrière du bonnet soit bien garni en gaze pendante, c’est nécessaire pour mes cheveux, et j’ai oublié de l’observer.

Je vois bien que la queue des affaires et l’Académié[2] et ses gens vont te retenir encore. J’ai fait envoyer les notes de Rome avec une lettre, le tout par M. d’Antic.

J’ai écrit à M. Blondel, et je finis en lui disant ; « Je me trompe quelquefois, mais je n’ai point de distraction assez forte pour garder, et garder plus d’un an, un effet qui ne m’appartient pas. L’exactitude de M. de la Plt. [Ptalière] n’est pas moins opposée à une telle néligence[3] »

J’ai écrit à son secrétaire, bien et ferme. J’ai écrit à M. Valioud, longuement, amicalement, et je le mets au fait de la bévue et des circonstances, afin qu’il ait l’objet sous la main au premier mot un qu’il en parle à M. Tolozan, s’il le juge meilleur.

J’ai trouvé Pombreton[4] et sa femme, tête-à-tête ; ils m’ont beaucoup parlé du Clos, de petits biens des environs qui auraient plus d’agrément, etc. Je suis convenue que nous pourrions être tentés d’une petite maison, si cela se trouvait : ils ont leurs avis, mais sur des choses éloignées ou trop considérables. Sur tout cela, j’ai été vague, avec l’air de tout dire, comme il faut dans la société.

Nous avons vu Gallois fils[5], grandi, grossi, de l’air d’un homme, mais d’un homme lent et empâté, s’ennuyant de son état et n’ayant rien de ce qu’il faut pour en sortir. Il est allé voir sa mère et se mon-

  1. Jean-Antoine Terray, qui, en octobre 1784, avait remplacé M. de Flesselles à l’Intendance de Lyon. — Neveu et héritier de l’abbé Terray, il fut guillotiné à Paris, le 28 avril 1794.
  2. Roland, d’abord associé de l’Académie de Lyon, avait été nommé académicien ordinaire le 30 novembre 1784.
  3. C’est sans doute à cette affaire avec Blondel, que nous ne somme pas d’ailleurs en mesure d’éclaircir, que se rapporte le passage de la lettre suivante du 18 mars, où il est question de Milet.
  4. Préveraud.
  5. Voir une note de la lettre du 8 août 1782.