Bussy m’a dit de l’huile de ricin ce qu’en disent Vitet et l’autre ; il n’en a pas voulu et a ordonné deux grains de tartre. Ils sont pris ; l’effet va son train assez bien, et l’enfant boit tout ce qu’on veut, au moyen d’un peu de ruse ; il rend beaucoup de bile ; il a uriné une bonne fois avant de prendre son émétique dont le bon effet me donne de l’espérance et me fortifie d’autant. Fais ce que tu jugeras convenable de mon exposé ; rien, si tu veux, car je crois qu’au bout du compte il faut nous en tenir à Bussy, en le raisonnant et lui mâchant bien son affaire.
Je préparerai un lit de camp dans ta chambre pour Gosse ; je remettrai le petit lit au cabinet de toilette pour toi, et je ne ferai rien peindre, etc., que dans notre commune absence.
Il y a moins de tension au ventre.
Nourrissons-nous encore d’espérance ; ce qui m’en donne le plus est la force de ce pauvre enfant, qui réellement a un fonds de vigueur.
Il me semble que j’avais beaucoup de choses à te dire, mais assurément elles sont indifférentes par comparaison à celles dont je t’entretiens. Mon autre tourment, c’est que tu ne te ménages point, que tu t’échauffes extrêmement ; au nom de notre tendresse, aie soin de toi ! Je t’embrasse en me jetant dans ton sein.
Je ne puis t’exprimer, mon cher ami, combien je suis peinée de m’être trompée sur le jour du courrier et de l’avoir ainsi laissé partir hier sans te donner de nouvelles ; je m’étais figuré qu’il ne passait que ce soir. Tu auras été surpris de n’avoir pas de lettre ce matin : tu t’in-
- ↑ Ms. 6239, fol. 158-159.