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Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/703

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N’ai-je pas pris là une belle érudition !

Qu’est-ce que ce camp des Tartares dont tu me parles ? Est-ce aussi redoutable ?

Adieu, je babille et il faut retourner à nos moutons, c’est-à-dire aux éternelles notes[1]. Ti bacio per tutto.


À 8 heures du soir.

Je viens d’employer les diatribes, acconciarle al mio modo, tagliare, aggiungnere, etc. Si je ne suis pas dérangée dans mon travail et mon calcul, je t’expédierai le paquet la semaine prochaine, et tu le recevras à Dieppe.

Mon frère demande un litron de pois quarantains, pour semer, — de ces bons petits pois de Paris. Il n’aurait pas été fâché d’avoir des œilletons de la bonne et belle espèce d’artichauts ; mais il n’y aurait pas de temps à perdre pour les mettre en terre, et il faudrait envoyer cela dans une caisse. J’aimerais bien aussi que nous eussions de ces artichauts dont il ne faut pas trois ou quatre pour se contenter, comme ceux de ce pays.

Ta fille est gaie à plaisir, ce soir ; avec sa petite voix de quatre ans, elle couvre déjà la mienne quand nous chantons la gamme ; mais il faudra du travail pour mettre dans cette voix de la douceur, comme pour en donner au caractère. Au reste, le frère me disait que tu étais tout comme, elle dans ton enfance, tout aussi insouciant et effronté ; ainsi me voilà bien rassurée sur l’avenir.


239

[À ROLAND, EN NORMANDIE[2].]
24 mai 1786, — [du clos].

Je viens, mon bon ami, de t’écrire par d’Antic qui te fera passer ma lettre à Rouen ou à Dieppe ; je me sers des bureaux de M. de Gllde

    faisait fureur l’année précédente, voir Mém. secrets, 17 avril et 5 juillet 1785.

  1. Les notes, qu’elle recopiait pour le troisième volume du Dictionnaire des manufactures.
  2. Ms. 6239, fol. 171.