vint me voir ; elle n’osait m’en parler précisément, mais elle le désirait et je l’ai pu juger. Il m’a paru que cela lui faisait grand plaisir.
J’ai quelque tentation de lui dire, et à Mme [de]Longchamps qui est toujours seule, de venir manger la soupe le jour de Saint-Louis ; nous serons tous bonnets blancs, nous ne ferons pas grand bruit, mais que t’en semble ?
Je reçois ton paquet et je vois avec regret qu’il y a souvent des retards. Tu es fatigué, je le juge ; je le sens, et tu me le dis à peu près. Songe à moi ; ce sera toute mon exhortation. Je me choie avec un soin dont tu me saurais gré si tu le voyais, et surtout combien tu m’es présent dans tout cela. Vincent devait toujours partir demain ; du moins il me l’avait dit, il y a quelques jours. J’enverrai les plumes.
Mon frère est au Clos, pour voir partir une centaine de pièces qu’il a vendues 30 livres.
Notre mère a repris sa santé et son ton. Eudora est assez gentille ; je vois et sens enfin qu’elle me craint davantage et m’obéit d’autant. Elle se porte à merveille et me réjouît quelquefois par ses petites folies.
Mille choses à la belle amie ; dis-lui que je lui prépare une cellule de religieuse où logera aussi Félix et sa bonne, si cela lui plaît davantage que d’en être séparée.
Tout s’arrangera bien et très bien ; nous serons tous contents, je l’espère.
Je compte fort que tu recevras mes deux lettres à la fois. Adieu, cher et tendre ami ; je t’embrasse de tout mon cœur.
graphe) était la femme d’un manufacturier de Mulhouse, qui, à la sollicitation de Roland, était venue en 1782 établir aux portes de Villefranche, sur le territoire de la paroisse de Béligny (commune aujourd’hui réunie à Villefranche), une fabrique de toiles peintes ou indiennes.
M. et Mme Braun figuereront souvent dans cette correspondance. Nous parlerons d’eux avec plus de détail dans note Appendice M ; « Le Beaujolais de 1784 à 1790 ». Disons seulement ici que Marthe hofer (1750-1793), marié en 1768 à Théodore Braun (1740-1814), était la parente éloignée et aussi la pupille et la filleule du savant docteur Jean Hofer, de Mulhouse, dont il sera plusieurs fois parlé dans la suite. (Voir, sur lui, une note à la lettre du 17 janvier 1787.)