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Mais l’idée me vient de faire cet écrit… Je n’ai pourtant guère de loisir… Quoi qu’il en soit, à moins de moyens sûrs, attendez l’autre courrier ; je vous embrasse tous deux, tout franchement, à l’antique.


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[À BOSC, À PARIS[1].]
26 juin 1787, — [de Villefranche].

Je vous donne avis, notre cher et féal, que peut-être un M. Bruys de Vaudran, ci-devant premier secrétaire de l’Intendance de Lyon, aujourd’hui premier commis des finances, vous demandera un exemplaire de l’œuvre encyclopédique de notre ami ; il est muni, à cet effet, d’un mandat de celui-ci, qui vous sera présenté si le cas y échoit.

On travaille donc maintenant après nous[2] ? On nous mande de Paris que M. Tolozan même ignore quel système on adoptera. Nous

  1. Collection Alfred Morrison.
  2. Les changements projetés par Brienne dans l’administration du commerce avaient eu lieu. Roland n’avait par grande confiance dans le personnage ; huit ours après sa nomination de « chef du Conseil royal des finances », il écrivait à Bosc (lettre du 8 mai, coll. Morrison) : « On nous menace fort du prêtre, qui, dit-on, menace de devenir le Capo del Capo… » Puis, le 5 juin, l’arrêt réunissant le Conseil royal du commerce au Conseil des finances supprimait en même temps les Intendants du commerce placés sous les ordres du controleur général, à l’exception d’un seul, tolozan, qui resta chargé de tous les détails de l’administration. Bosc se hâta d’annoncer ces graves nouvelles à Roland, qui lui répondit aussitôt (lettre du 11 juin 1787, coll. Morisson) : « Votre lettre du 8, mon cher, m’estomaque un peu. J’étais en correspondance serrée avec M. de Montaran, pour nos affaires de manufactures : tout est en l’air, et je ne sais plus quelle tournure tout cela va prendre. Je vois que les arrangements sont affaire de faveur ; le chef qui nous reste [Tolozan] n’a pas l’idée de la partie ; c’est un homme dur, qui se fait des principes ab hoc et ab hac, et qui pourtant est souple et tout à tous à l’égard de ses chefs à lui ; l’opinion de ceux-ci et son intérêt, voilà sa boussole. Quant à moi, je ne sais que faire ni que dire ; ni par qui, ni à qui je pourrais m’exprimer. Le petit Bl[ondel] a encore de moins que le précédent de n’avoir point de caractère, d’ếtre rogue, dissipé et paresseux par-dessus tout. Avec tout cela, je crois, pour le bien de la chose, et supprimant trois Intendants du commerce sur quatre.) Mais les démarches recommencèrent en décembre, lorsqu’on apprit que Brienne formait de nouveaux projets de réforme. – Voir lettre du 27 novembre 1787.