qui serait risible pour bien des gens, et je la garderai comme d’autres conservent dans leurs archives celle de quelque personne royale. J’imagine que tu auras bien promené ses recommandés, et au cabinet Le Camus[1], et aux tableaux Montluel[2], et à la maison de Jouy[3], et à
- ↑ Voir, sur Le Camus, la lettre du 11 août 1786. — Il habitait la « Maison de l’hôpital », à l’angle de la rue du Puits-du-Sel (devenue aujourd’hui le quai Pierre-Seize) et de la rue Saint-Paul. Cette maison, qui existait encore il y a une vingtaine d’années, a été remplacée par une construction neuve ( no 90 du quai de Pierre-seize et 91 de la rue Saint-Paul). Les Almanachs de Lyon se bornent à signaler « le cabinet de M. Le Camus » (p. 225 de l’Almanach de 1784), sans dire où il se trouvait. Roland, dans une longue lettre à Bosc (collection Morrison, inédite), sans date, mais qui paraît être des premiers mois de 1789, en fait une merveilleuse description. Il énumère non pas seulement une bibliothèque de 60,000 volumes (!), « un beau cabinet d’histoire naturelle, quant à la partie minéralogique surtout, un cabinet de physique…, un laboratoire de chimie…, un observatoir, etc… », mais aussi « des jardins délicieux…, serre chaude, temple de Rousseau, pavillon chinois, hermitage…, pièces d’eau en quantité, de toutes les formes, à toutes les hauteurs, cascades jaillissantes, ruisseaux, etc… » Une lettre du savant botaniste lyonnais, M. Antoine Maguin, professeur à l’Université de Besançon, nous apprend que le jardin en étages de Le Camus était aux Fontanières, sur le quai des Étroits.
Nous avons d’autre part (Alm. de Lyon, 1790, p. 170), que Le Camus était président de la « Société philosophique des sciences et arts utiles de Lyon », fondée le 17 mars 1785, et que cette Société « avait formé un jardin de botanique et un laboratoire de chimie » où l’on avait fait des expériences et donné des cours publics. Le jardin botanique de cette Société était à la Maison Pilata, au bas de la montée Saint-Barthélemy.
- ↑ François-Joseph-Mamert de Jussieu de Montluel (1729-1797), ancien conseiller à la Cour des monnaies de Lyon, parent de l’illustre Antoine-Laurent de Jussieu, demeurant place de Louis-le-Grand (place Bellecour), était le collègue de Roland à l’Académie de Lyon, où ils avaient été chargés ensemble de divers rapports (voir Dict. des manuf., II, 2e partie, p. 125 ; — Registre de l’Académie de Lyon, 28 juin 1785, 29 janvier 1788). Il paraît avoir été fort lié avec Roland (voir lettre du 19 juin 1785). — Nous ne savons rien sur sa collection de tableaux.
- ↑ Lire de Juys. — M. Delafond de Juys, procureur du Roi honoraire au bureau des finances de Lyon, possédait, rue de l’Arsenal (aujourd’hui rue du Plat, no 25), un hôtel remarquable qu’il avait fait décorer de statues par Barthélemy Blaise, sculpteur lyonnais alors en renom. L’hôtel existe encore et est occupé par la Faculté catholique des sciences et des lettres. Madame Roland,
land, conserve dans son château de Rosières, près Bourgoin, deux dessins à la silhouette noire, faits par Lavater, et représentant Roland, Madame Roland et leur fille. Ce sont ceux qu’avait Bosc en 1820. (Barrière, t. I, p. 275.)