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ANNÉE 1790.


AVERTISSEMENT.

Nous allons indiquer sommairement les déplacements des Roland en 1790 :

Tout le commencement de l’année se passe à Lyon, où Roland est élu, en mars, membre du Conseil général de la commune, mais seulement en qualité de notable.

Le 3 avril, les Roland se rendent à Villefranche, et de là, le 12 avril, au Clos, où, sauf un voyage à Lyon indiqué par une lettre du 3 mai, ils séjournent jusqu’au 28 mai, travaillant au troisième volume du Dictionnaire.

Le 28 mai, ils retournent à Lyon pour assister, avec leur ami Champagneux, rédacteur du Courrier de Lyon, à la belle fête de la Fédération du 30 mai.

Ils s’occupent alors d’un projet qui va tenir une grande place dans la correspondance avec Bancal des Issarts ; il s’agissait de s’associer entre amis pour acheter un des domaines ecclésiastiques que la nation mettait en vente. La suppression imminente des inspecteurs des manufactures donnait à penser à Roland ; pour compenser la perte de sa place, il aurait voulu faire à la campagne un grand établissement. À ce souci de père de famille se mêlait un rêve de vie rustique à la Rousseau, ou plus encore à l’américaine ; ses associés et lui, comme ces fermiers des États-Unis dont Crèvecœur venait de décrire la vie, auraient cultivé leurs terres en philosophant et en répandant les lumières autour d’eux. La première idée semble être venue de Brissot. (Voir, aux Papiers Roland, ms. 9534, fol. 349-351, le plan d’une « société agricole ou d’amis », écrit tout entier de sa main, et qui semble avoir été rédigé immédiatement après le décret du 18 novembre 1789, qui mettait les biens du clergé à la disposition de la nation.) Brissot dut communiquer ce projet à Lanthenas et par celui-ci aux Roland, et un premier projet d’association parait avoir été agité entre eux, Lanthenas, Champagneux et Blot, l’ami d’enfance que Brissot avait à Lyon. Puis Blot et Champagneux s’étant retirés, Lanthenas fit des ouvertures à son ami Bancal des Issarts, qui, versé dans les affaires (il avait