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Page:Rolland - Beethoven, 1.djvu/225

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BEETHOVEN

Une brouille éclate entre les deux amis. Irritable, épuisé, Beethoven se sépare violemment de Breuning. En juin ou juillet, il écrit à son jeune élève Ries qu’il n’a jamais eu que deux amis au monde, que l’un est mort, que l’autre (Amenda) est éloigné depuis six ans, que Breuning n’est pas un ami et qu’il ne le connaîtra plus 1.

— ... « Et maintenant, fini de l’amitié !... » (Und nun auch keine Freundschaft mehrl...)

Plus d’amis !

U pourrait dire aussi : — « Plus de public !... » Il le dirait, par défi !

Le public, qui déjà avait flairé avec méfiance la Seconde Symphonie et le Concerto pour clavier en ut mineur 1 2, s’est cabré devant la colossale Héroïque. Jouée pour la première fois, en petit comité, chez le prince Lobkowitz, Y Héroïque est jugée par ce public d’élite, « d’une divine longueur » (« gôltlichen Lange »). Mais, à la première exécution publique que dirige Beethoven, le 7 avril 1805, la Vox Populi met moins de façons à rendre son verdict ! On crie, de la galerie i ■— « Un kreutzer, pour que ça finisse ! »... Les journalistes font la leçon à l’écolier : « L’œuvre assomme, elle est inter¬ 1. Avant la fin de l’année, il se réconciliera avec Breuning, en une lettre touchante, où il s’accuse et demande pardon. Et l’excellent Breuning fera, l’année suivante, imprimer et distribuer, aux premières représentations de Fidelio, une poésie affectueuse et enthousiaste, à la gloire de son ami.

2. La presse distribue à l’auteur des conseils paternels : « Qu’il retourne à sa Première Symphonie ! »