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Page:Rolland - Beethoven, 1.djvu/328

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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

maintes fois réduit au désespoir 1. On lui ordonna des bains froids qui lui firent du mai, des bains tièdes, qui améliorèrent 1 état général, mais non rouie. L’hiver 1800-1301 fut « vraiment misérable. D’effroyables coliques 2 ». 11 retomba au plus mal, jusqu’aux quatre dernières semaines (soit mai 1801), où le chirurgien Vering réussit à juguler un peu ces crises, avec de nouveaux bains tièdes, des pilules pour l’estomac et une infusion pour l’oreille 1 * 3. Il est redevenu plus fort ; mais ses oreilles continuent de bruire, jour et nuit 4.

Depuis deux ans. (donc depuis 1799), dit Beethoven, il évite presque toute société, pour cacher sa surdité. Au théâtre, il doit se placer tout près de l’orchestre pour pouvoir comprendre l’acteur. « Les sons aigus des instruments et des voix, si je suis un peu loin, je ne les entends pas... Quand on parle bas, /’entends à peine, j’entends bien les sons, mais pas les mots ; et, d’autre part, dès qu’on crie, cela m est intolérable... 5 »

III. Lettre de Beethoven à Wegeler (16 novembre 1801). Vering le traite avec des vésicatoires aux deux bras t 1. «... wo ich rnanchmal in Verzweiflung war... d 2 wirklich elend. Wirkliche schreckliche Koliken... ® 3. «... ein Tee fürs Ohr... »

4. «... nur raeine Ohren, die sausen (sifflent) und brausen (bourdonnent ) Tas und Nacht fort. »

5. «... Die hohen Tône von Inslrumenten, Singstimmen, wenn ich elwas weil weg bin, hôre ich nicht... Manchmal auch hôr ich dm Redenden, der leise sprichl, kaum, ja, die Tône wohl, abrr die Worte nicht ; und doch, sobald femand schreit, ist es mir unausstehhch... »