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LES GRANDES ÉPOQUES CRÉATRICES

façon, averti. Car, lorsque paraîtra, en septembre 1805, le Lied écrit pour Pepi et qui lui était dédié 1, la dédicace est supprimée.

S’il y eut explication entre eux, elle fut affectueuse. Nulle trace de brouille. A la fin de mars, Joséphine parle encore avec le même chaud intérêt du « bon Beethoven » 1 2. Pendant l’été 1805, ils sont encore voisins, à Hetzendorf 3. Puis, l’éloignement se fait. Ils ne se rencontrent plus qu h de rares occasions. Dans l’hiver suivant 1805-1806, Joséphine, à Oîen, chez sa mère, est une reine de beauté et d esprit, parmi les fêtes que dirige le grand-duc de loscane ; elle suscite de brûlantes et aristocratiques passions. Dès lors, sa vie s’écarte de celle de Beethoven. A partir de l’été 1808, elle sera sous l’emprise du baron Stackelberg, qu’elle épousera en février 1810. Puis, viendront les soucis accablants de ménage et d’argent. Et quand, en 1811, Thérèse lui parle de Beethoven, lui demande un petit service qui concerne l’ami, Joséphine ne répond pas. Le passé est éteint. Le pénible présent occupe toute la pensée 4. 1. An die Hojjnung (à l’Espérance), sur un texte de 1 ’Urania de Tiedge.

2. « Der gule Beethoven... » (24 mars). C’était quelques jours avant la première exécution publique de la Symphonie héroïque (7 avril 1805) ; et Joséphine y fait allusion.

3. Beethoven travaillait alors à Fidelto. 4. Dans les chapitres suivants, nous reviendrons sur la vie ultérieure des Brunsvik. Nous nous en tenons ici aux dates assignées. Leurs limites enclosent complètement le roman d’amour entre Beetho-’en et Joséphine.