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Page:Rolland - Beethoven, 2.djvu/158

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GŒTHE ET BEETHOVEN

Outre le chant, il avait appris à Francfort le clavier, à Strasbourg le violoncelle ; et encore en 1795, à quarante-six ans, on dit qu’ « il joue assez bien du piano ». (« Er spielt Klavier, und garnicht schlecht 1. ») Cependant, il est à croire qu’à partir de son installation à Weimar (fin 1775), il déla issa le clavier, à part de rares occasions où il usait de celui de Wieland : sans doute, jugeait-il plus prudent de ne pas se faire entendre dans une cour musicienne, où sa belle amie, Mme de Stein, jouait du clavier et du luth. Et sa situation privilégiée lui assurait le plaisir de la musique sans la peine : s’il en voulait entendre, il n’avait qu’à la faire venir chez lui, il commandait les instrumentistes.

Mais notons-le bien : la musique n’est pas pour lui un simple divertissement. Ou elle est un intérêt intellectuel pour l’esprit, ou un apaisement pour l’âme qu’elle rassénère et organise, ou une source d’inspiration directe pour l’activité créatrice 1 2. C’est ainsi qu’en 1779, il la fait venir, « die Seele zu lindern und die Geister entbinden » (« pour adoucir l’âme et délier les esprits »), pen¬ 1. Bode, op. cit. II. 345.

2. Meine Seele lôst sich nach und nach durch die lieblichen Tône aus den Banden der Protokolle und Aklen. * (* Mon âme se dégage peu à peu, par les aimables sons, des liens du protocole et de la paperasse. n) 22 février 1779.

Après la presque mortelle maladie de janvier 1801, sa première •oif de l’esprit appelle la musique.