tard, le tableau total, de la direction de Goethe donne, pour Mozart : 82 représentations de La Flûte 1, 68 de Don Juan, 49 de VEnlèvement, 33 de Cosi fan tutte, 28 de Titus, et 19 des Noces de Figaro (des œuvres de Mozart — chose curieuse !
— celle dont le succès fut toujours le moins vif). Jusqu’à l’apparition des tragédies de Schiller, Mozart remporte les plus grands succès. Et après la mort de Schiller, l’opéra prend le pas sur la comédie. Les meilleures pièces de Gœthe : Faust, Tasso, Iphigenia, Gôtz, ne sont jouées que très tard et très rarement. Plus accessibles sont ses petites œuvres, ses Singspiele, dont le plus souvent joué : Jery und Bcitely, ne dépasse pas 24 représentations. La suprématie de Mozart sur les planches est donc incontestable. Gœthe ratifiait le jugement du public : une lettre fameuse à Schiller l’a prouvé. Schiller exprimait à son ami le haut espoir qu’il avait fondé sur l’opéra ; il eût pensé que, « de même que jadis elle est sortie des chœurs de Vancienne 1. Il est curieux que Gœthe ait, depuis 1795, songé à écrire une suite de la Flûte enchantée, dont il défendait l’intérêt contre la plupart de ses amis. En 1798, Ifïland l’y encourageait, mais Seliiller l’en détourna. Il en publia un fragment. Encore en 1801, il l’indique à Zelter, comme poème musical. — Abert, qui analyse le fragment conservé, y voit un acheminement au Second Faust et le poème de Gœthe qui se prête à la plus riche variété de formes musicales, depuis la tragédie de Gluck jusqu’au Singspicl allemand. Le chœur y joue un rôle personnel. La simple prose se mêle aux libres rythmes rimés.