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Page:Rolland - Beethoven, 2.djvu/182

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GŒTHE ET BEETHOVEN

Gœthe, Zelter— (c’est son plus beau titre de gloire)

— fut le premier qui ressuscita la Passion selon St-Mathieu. Il la dirigea, à Berlin, à la tête de sa Singakademie — de son « régiment », comme il disait — avec le concours du jeune Mendelssohn H Les lettres de Zelter à Gœthe bruissent de ces grandes orgues qu’il déchaînait 1 2. Et de ce grondement Océanique, au loin, Gœthe tout entier vibrait 3 * S..

Or, comme il n’était point chez Gœthe de jouissance musicale où n’intervînt la raison, sa correspondance avec Zelter porte souvent les marques de sa curiosité scientifique au sujet de Bach. Tantôt il étudie le second volume des Essais de Ilochlitz : Sur les compositions pour clavier de 1. 11, 21 m->rs et 17 avril 1829.

Feu après ces ralentissantes auditions, Mendelssohn vint passer qu‘ ze jours, à Weimar. Il en entretint Gœthe et lui en joua des morceaux. Cœthe fut heureux de constater qu’au contraire de ce qui lui était récemment arrivé pour Mozart, son goût de la musique de Bach ne s’était pas affaibli. Il écoutait Mendelssohn « avec plaisir, inté : ét et méditation » (1830).

2. « On pourrait dire, écrivait Zelter, que l’ensemble est un orgue, dont chaque tuyau serait doué de raison, d’énergie et de volonté, sans maniérisme et sans contrainte (Zwang). » S. La musique de J. S. Bach lui évoque le Dieu de la Genèse. On connaît sa belle parole ;

« Als rtenn die exâge Harmonie sich nui sich selbst unterhielte (vie sich’s etwa in Cottes Busen, kurs vor der Weltschopfung, mochte zugetragen haben. »

« Comme si l’Éternelle Harmonie s’entretenait avec elle-même,

ainsi qu’il en a dû être, au sein de Dieu, peu avant le Création. .. ») Corresp. avec Zelter, II, 95, éd. Reclam.