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Page:Rolland - Beethoven, 2.djvu/247

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BETTINE

que, sans nombre comme les étoiles, je voudrais te les imprimer dans le sein ? »… Le souvenir m’écartèle (zerreist mich von allen Seiten), je voudrais fondre en larmes comme une nuée… Silence sur ce que je te confie, en une nuit de solitude ! Je ne l’ai encore jamais dit à quiconque[1]… »


Elle brûle encore, cette cendre que nous venons de remuer ! Et, comme, à ses lueurs, s’éclairent maintenant la lettre de Gœthe, écrite quelques jours après — et, à défaut des lettres détruites de Bettine, auxquelles Gœthe fait allusion, les lettres conservées de l’hiver 1810-1811 !

« La plus chère de toutes (allerliebste), Bettine, tes lettres sont de telle sorte quon croit toujours que la dernière est la plus intéressante. Ainsi, il en fut pour moi des feuilles que tu avais apportées et que j’ai avidement lues et relues, le matin de ton départ. Mais, maintenant est venue ta dernière, qui surpasse (übertrifït) toutes les autres. Si tu peux continuer ainsi à te surpasser (überbieten) toi-même, fais-le ! Tu as tant emporté avec toi qu’il est bien juste que de loin, tu renvoies quelque chose… »

A cette lettre est épinglé un billet, avertissant d’envoyer la réponse non à Teplitz, ou à Weimar, mais à l’adresse d’un tiers, à Dresde.

1. Auktions-Katalog 148, Karl Ernst Henrici, Berlin (27-28 février 1929) — n° 42, p. 16.

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