Témoignage nouveau et saisissant de la puissance, chez Beethoven, et de la logique supérieure dü subconscient !
’éprouverai de nouveau, en la précisant, l’atmosphère
psychique de Beethoven, pendant la composition de
la Sonate. Si je reviens sur certains traits, indiqués
dans le chapitre précédent, on m’excusera : il est nécessaire
de les avoir présents à l’esprit, en étudiant la Sonate, dont
ils expliquent les phases successives.
Quand Beethoven, après l’achèvement de l’œuvre, écrivait, le 19 avril 1819, qu’elle avait été composée en des circonstances angoissantes » (in drangvollen Umständen)[1], il disait juste, pour la période où elle fut conçue. Depuis octobre 1817, il était profondément déprimé, malade, hanté d’idées de persécution, et obsédé de la pensée de la mort[2]. Cet état dura jusqu’au printemps 1818, où le thème écrit
- ↑ Et il ajoutait ! — « Car il est dur d’écrire pour gagner son pain ! ce que j’ai dû faire maintenant. »
- ↑ Cf. lettre du 28 octobre 1817 à Zmeskall, lettres à Nanette Streicher (nos 713 et suiv. de Kalischer).
ment après le premier motceau, avant le Scherzo, — ou de supprimer le Largo, l’une des pages les plus originales, celle qui jette peut-être le plus de jour sur le mystérieux travail de l’esprit créateur. (Lettres, éd. Kalischer, t. IV, p. 17, n. 765).
À ce moment, l’œuvre était prête à l’impression. Elle parut en septembre 1819, chez les éditeurs Artaria, à Vienne.