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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/458

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BEETHOVEN

P. I E T H 0 Y E N

Mais dans le Pacem, le dessin est à la fois plus assourdi et plus heurté que dans la Freude, où il est très fortement appuyé, mais coule plus librement, sans se heurter et se replier, comme dans le Dona, aux angles des troisième et sixième temps. La paix est loin d’avoir l’assurance de la joie. La joie bondit, frappant le sol, de son talon. La paix chuchote son espérance, aux ailes rognées... Et, dès les premières mesures du Dona, voyez ce petit vol inquiet, palpitant, brisé, des violons :

Non, elle n’est point sûre de son rêve ! Le contrepoint des voix et des instruments esquisse bien un essai de pastorale, où l’on retrouve un reflet lointain de l’autre — de celle de la Vienne heureuse d’avant 1809. Mais, depuis, sont apparus l’ennemi — les ennemis (l’extérieur et l’intérieur ) ; la pastorale n’est pas sans trouble ; et très vite, elle s’interrompt, pour laisser les voix chanter, seules sans l’orchestre, quatre mesures d’une belle phrase a capella, qui reviendra souvent, comme un refrain (nous la connaissons déjà !) 1 et qui exprime beaucoup plus la « prière pour 1. Sa retombée n’est antre que Y Urmotiv — (toujours lui !) — du Kyrie (6me et 7me mesures de l’Introduction) :