d’esprit est si forte qu’on jugerait qu’elle a été taillée en un seul bloc...
Il n’en est rien. Sa genèse est des plus incertaines et mêlées..
Qui pourrait croire que le premier thème de Y allegro appassionato était né, vingt ans avant, sous la forme d’un andante, raide et gourmé ! On l’a retrouvé dans un cahier d’esquisses de 1801-1802, après les esquisses de la Deuxième Symphonie 1 :
1. Ein Skizzenbuch v. Beethoven de Nottebohm, réédité par Paul Mies, en 1924, sous le titre : Zwei Skizzenbücher von B. ans den Jaliren 1801 bis 1803, Breitkopf, p. 19 et 41. A remarquer que, dans le même livre d’esquisses, se trouvent celles des Sonates piano et violon, op. 30, dédiées à l’empereur Alexandre et notamment de l’op. 30, n° 3, dont nous avons, précédemment, souligné la parenté avec la deuxième mélodie du premier morceau de l’op. 110 :
Enfin, dans le même cahier, on lit encore le début de la 5mo Bagatelle en ut mineur de l’op. 119, auquel Beethoven travaille, en novembre 1822 (date de l’autographe des « 11 (12) neue Bagatellen »). — N’est-il pas vraisemblable que Beethoven, en ces années 1821-1822, a feuilleté ce cahier de 1801-1802 ?
