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LES DERNIERS QUATUORS

mouvement[1], le caractère, sont différents de ce qui précède. Seul, le motif est le même. — mais si Lien brisé et camouflé que l’auditeur ordinaire, dérouté, ne le reconnaît pas. En fait, c’est une transfiguration. Le thème jovial s’élève au plus pur lyrisme, calme, serein, et ailé.

[partition à transcrire]

Il est porté sur un ruissellement de trilles et de triolets, comme des fontaines lumineuses, dont la coloration magiquement module[2]. Toujours plus ample, sa démarche harmonieuse ondule en danse grave et sereine sur le plancher mouvant des trois autres instruments. J’y vois un pendant au tendre allegro balancé du premier morceau du quatuor :

[partition à transcrire]
  1. Je rappelle qu’en dépit de l’indication marquée sur toutes les éditions : « Allegro con moto », le vrai mouvement inscrit par Beethoven était « meno vivace ». C’est le violoniste Boehm, qui prit sur lui de maintenir pour la Coda le mouvement rapide du finale ; et nous ne savons par pourquoi Beethoven y accéda. Mais le caractère de ces pages finales montre avec évidence qu’elles doivent se dérouler avec plus d’ampleur et de majesté.
  2. D’ut majeur, elle passe par la bémol et mi majeur au mi bémol initial, où elle s’établit. Une étude attentive des tonalités de Beetho-