la grave maladie d’avril, qui allait modifier la structure du quatuor, en y introduisant un chapitre essentiel, imprévu, celui du Chant de Grâces (Dankgesang) à la Divinité. Malgré quelques doléances, au sujet d’indispositions passagères, et surtout de son encombrant élève, l’archiduc, qui lui faisait perdre son temps, en l’obligeant pendant l’hiver à lui donner quotidiennement deux heures de leçon, où le meilleur de ses forces s’épuisait[1], il était en de très bonnes dispositions, depuis sa cure d’été à Baden. Ses lettres de septembre 1824 (à Vincent Hauschka, 23 sept. ; à Schott, 17 septembre) bouillonnent d’entrain et de joie créatrice. Sa santé s’était améliorée. « Apollon et les Muses ne me laisseront pas livrer encore à l’homme à la faux, car je leur suis redevable encore de tant ! Avant mon départ pour les Champs-Élysées, je dois laisser ce que l’esprit m’inspire et m’ordonne d’achever. C’est comme si j’avais à peine écrit jusqu’à présent quelques notes… » (Ist es mir doch als hätte ich kaum einige Noten geschrieben)…
Il étudiait le projet d’un voyage à Londres, en passant par Bonn, son cher pays natal. Charles Neate, lui transmettant, le 20 décembre 1824, l’invitation de la Société philharmonique de Londres, le conviait à diriger le premier concert qui devait avoir lieu vers le milieu de février ; et Beethoven, répondant le 15 janvier, ne disait pas non, demandait une somme supplémentaire pour les dépenses du voyage. Seulement le 19 mars (le même jour où il disait à Schott que le quatuor en la mineur était presque achevé), il prévenait Neate tardivement qu’« il ne pourrait guère venir à Londres durant le printemps » ; mais il n’écartait pas la pensée d’y
- ↑ « Après, incapable d’écrire, le reste de la journée… » (Lettres à Schott, de novembre et décembre 24).