un chaud élan de reconnaissance, lui faisait inscrire sur son cahier ce cri de remerciement à Dieu :
« Doch Du gabst mir wieder Kräfte mich des Abends zu finden ».
(« Ah ! tu m’as donc rendu des forces pour me trouver, le soir… »)
Et il s’efforce de l’exprimer en des effusions récitatives, qui s’acheminent par tâtonnements, par palpitations du cœur et des ailes, vers la belle phrase de l’émouvant Andante.
Bien avant que l’Adagio et son Andante fraternel soient définitivement fixés, l’idée de la Marche qui suit est déjà introduite. Le più allegro, de forme récitative, ne tarde guère. Et l’allegro appassionato, qui attendait, depuis des mois, encore incertain et flottant, aussi bien sur sa place exacte que sur sa véritable signification, trouve soudain le joint précis de la pensée, où s’insérer, comme je le montrerai, en pleine chair du récitatif précédent, qui brusquement en illumine le sens et qui ouvre l’écluse du torrent.
Ainsi, le quatuor est au complet, et il se tient, du commencement à la fin… Ne lui manque-t-il rien ? — Si. Il manque toujours le second morceau, le scherzo en 3/4 et son trio. Aucun cahier d’esquisses n’en porte la trace ; et comme ceux que nous possédons paraissent se suivre assez exactement, il reste à penser que ce scherzo serait né, dernier de l’œuvre, dans les jours et les nuits de plein été (fin juillet et début d’août), où la santé de Beethoven s’était merveilleusement raffermie, avec un afflux de vigueur physique et de joie. De là, cette ronde enivrée des étoiles, comme il me plaît d’appeler le vertigineux trio-musette du Scherzo. — J’y reviendrai.
Pour le moment, afin de compléter la reconstitution de