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Page:Rolland - Beethoven, 5.djvu/161

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LES DERNIERS QUATUORS

du début. La marche s’arrête, après quelques pas ; et sans interruption, (attacca subito), sur les mêmes notes exactement qui la concluent[1], passe un vent de trouble, d’où se lève, au premier violon, un dramatique récitatif ; il n’y manque que les mots, pour qu’il soit une page de drame lyrique ou d’opéra. Ce n’est pas non plus chose rare chez Beethoven, et les exemples abondent de ces magnifiques récitatifs sans paroles, dans ses sonates et ses symphonies : cet homme, qui portait en lui Shakespeare et l’esprit du drame, avec ses tragiques monologues et ses dialogues passionnés, sans pouvoir disposer d’un théâtre, se revanchait dans sa musique instrumentale de toutes les tragédies refoulées. — Mais j’aurais une autre remarque à faire ici :

Le finale (allegro appassionato) du quatuor, qui, dès le début, était décidé, a pris racine dans une esquisse de 1823, pour un finale abandonné de la Neuvième Symphonie (Cf. Nottebohm, II, p. 181, et De Roda : ex. 45, p. 9 du Cahier italien)[2] :

[partition à transcrire]

Remarquez l’extrême logique dans la suite des idées, même quand elles subissent une orientation inattendue et opposée.

  1. [partition à transcrire]
  2. Beethoven s’aidait aussi d’une autre esquisse de 1824 (Cf. Notte-