Aller au contenu

Page:Rolland - Beethoven, 5.djvu/261

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
243
LES DERNIERS QUATUORS

185), enfin donnant le plein de leur force (ff. prolongés et répétés), — il butte au seuil de la conclusion. Au lieu de l’affirmation éclatante que la montée de l’élan annonçait et attendait, il reste en suspens sur une question insatisfaite. En vain, redouble-t-il l’effort et reprend-il son élan, l’obstacle se redresse, et la balle rebondit :

[partition à transcrire]

Elle retombe sur un accord final incomplet. Le rêve meurt…

L’homme se réveille. Une voix virile lui dit : — « Debout ! » C’est un véritable récitatif, dont l’énergie se communique tour à tour aux quatre instruments. Mais ce sursaut est bref. Dès la septième mesure, l’ordre impérieux se dilue en une vocalise d’oiseau, qui tourbillonne, comme cherchant où se poser. Et elle se pose sur une phrase tendre, grave et lente, dont le choix subit s’affirme par le sursaut d’un sf. et, la mesure suivante, après une ultime hésitation, par un bref accord f. décisif.

Commence l’Andante ma non troppo e molto cantabile — le plus beau rêve (car l’âme n’a échappé au premier que pour replonger dans un plus chaud et plus enlaçant) — un immortel poème d’amour.


Le livre d’Esquisses nous fait une curieuse confidence. Le beau chant de tendresse qui passe ses jeunes bras autour du cou du vieux homme, était conçu comme un duo, dont chaque phrase était répétée, d’une octave à l’autre :