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LES DERNIERS QUATUORS

oublier, même après des années, un thème que j’ai conçu[1] »

Et, justement, dans les esquisses qu’il écrivait en 1823, pour l’Ode à la Joie, on trouve, noté par deux fois, le thème du dernier morceau du Quinzième quatuor en la mineur (non pas du premier quatuor Galitzin, mais du second !)

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Il se pourrait, d’ailleurs, qu’il eût hésité pour la destination de ce motif, entre le quatuor et le finale instrumental de la Symphonie[2]. — Nous saisissons là, dedans sa forge, le vieux Vulcain, qui retourne dans sa fournaise les morceaux de métal incandescents, et qui les martèle… Qu’en fera-t-il ? « Dieu, table ou cuvette ?… » Il les reconnaît, à l’épreuve. Cette

  1. « … Weil ich zuweilen mehreres zugleich in Arbeit nehme, aber sicher bin, keines mit dem anderen zu verwirren… Ich trage meine Gedanken lange, oft sehr lange mit mir herum, ehe ich sie niederschreibe. Dabei bleibt mir mein Gedächtniss so treu, dass ich sicher bin, ein Thema, was ich einmal erfasst habe, selbst nach Jahren nicht zu vergessen… »
  2. Il y a également une parenté entre ce motif et celui d’un Prélude instrumental, qu’il avait un moment conçu et essayé, « avant (l’apparition du thème de) la Joie » — « vor der Freude » :
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