Page:Rolland - Colas Breugnon.djvu/157

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que je n’en puis sortir ? Serais-je mieux, ailleurs ? Je suis chez moi, j’y reste, et resterai, corbleu, si longtemps que je peux. Et de quoi me plaignais-je ? On ne me doit rien, en somme. J’aurais pu ne pas vivre… Bon Dieu ! lorsque j’y pense, j’en ai froid dans le dos. Ce beau petit univers, cette vie, sans Breugnon ! Et Breugnon, sans la vie ! Quel triste monde, ô mes amis !… Tout est bien comme il est. Foin de ce que je n’ai point ! Mais ce que j’ai, je le tiens…

    • *

Avec un jour de retard, je revins à Clamecy. Je vous laisse à penser comme j’y fus accueilli. Je ne m’en souciai guère ; et montant au grenier, ainsi que vous le voyez, j’ai mis sur le papier, hochant du nez, parlant tout seul, tirant la langue de côté, mes peines et mes plaisirs, les plaisirs de mes peines…

 Ce qui est grief à supporter
 Est, après, doux à raconter.