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Page:Rolland - Colas Breugnon.djvu/179

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VII

LA PESTE

Premiers jours de juillet.

On dit bien : « Le mal s’en va-t-à pied, mais il vient à cheval. » Il s’est mis postillon de rouliers d’Orléans pour nous rendre visite. Lundi de la semaine passée, un cas de pestilence fut semé à Saint-Fargeau. Mauvaise graine, prompte croissance. À la fin de la semaine, il y en avait dix autres. Puis, puis, se rapprochant de nous, hier, la peste éclate à Coulanges-la-Vineuse. Beau bruit dans la mare aux canards ! Tous les braves ont pris les jambes à leur cou. Nous avons emballé femmes, enfants et oisons, et nous les avons expédiés au loin, à Montenoison. À quelque chose malheur est bon. N’y a plus de caquet

dans ma maison. Florimond est parti aussi avec les dames, prétextant, le capon, qu’il ne pouvait quitter sa Martine près d’accoucher. Des gros messieurs, beaucoup trouvèrent de bonnes raisons pour faire un tour de promenade, la voiture attelée ; le jour leur sembla bon pour aller voir comment se portaient leurs moissons.