Page:Rolland - Colas Breugnon.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

je vois se succéder les années et les siècles, je jouis tout autant de ce que je pressens que de ce que j’ignore. Tout passe autour de moi ; mais c’est que, moi, je passe ; je vais toujours plus loin, plus haut, porté par vous. Je ne suis plus lié à mon petit domaine. Au-delà de ma vie, au-delà de mon champ s’allongent les sillons, ils embrassent la terre, ils enjambent l’espace ; comme une voie lactée, ils couvrent de leur réseau toute la voûte azurée. Vous êtes mon espérance, mon désir, et mon grain, qu’à travers l’infini je sème à pleines mains.