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Page:Rolland - Jean-Christophe, tome 10.djvu/100

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LA FIN DU VOYAGE

Celles-là, Grâce tranquille, tout au rebours des autres, vous les entendez bien ; mais vous faites semblant de ne pas les entendre.

« Adieu. Je crois que vous me reverrez, sous peu. Je ne languirai pas ici. Qu’y ferais-je, à présent que mes concerts sont donnés ? — J’embrasse vos enfants, sur leurs bonnes petites joues. L’étoffe en est la vôtre. Il faut bien se contenter !…

« Christophe. »

« Grâce tranquille » répondit :

« Mon ami, j’ai reçu votre lettre dans le petit coin du salon, que vous vous rappelez si bien ; et je vous ai lu, comme je sais lire, en laissant de temps en temps votre lettre reposer, et en faisant comme elle. Ne vous moquez pas. C’était afin qu’elle durât plus longtemps. Ainsi, nous avons passé toute une après-midi. Les enfants m’ont demandé ce que je lisais toujours. J’ai dit que c’était une lettre de vous. Aurora a regardé le papier, avec commisération, et elle a dit : « Que ce doit être ennuyeux d’écrire une si longue lettre ! »