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LA FIN DU VOYAGE

— Pauvre Colette ! Je l’aime bien… Comme elle m’ennuie !…

— Je l’aime aussi, dit Christophe, si vous entendez paria qu’elle nous ennuie.

Grazia rit :

— Écoutez : Me permettez-vous… (il n’y a décidément pas moyen de causer en paix, ici)… me permettez-vous d’aller une fois chez vous ?

Il eut un saisissement.

— Chez moi ! Vous viendriez !

— Cela ne vous contrarie pas ?

— Me contrarier ! Ah ! mon Dieu !

— Eh bien, voulez-vous mardi ?

— Mardi, mercredi, jeudi, tous les jours que vous voudrez.

— Mardi, quatre heures, alors. C’est convenu ?

— Vous êtes bonne, vous êtes bonne.

— Attendez. C’est à une condition.

— Une condition ? À quoi bon ? Tout ce que vous voulez. Vous savez bien que je le ferai, avec ou sans conditions.

— J’aime mieux une condition.

— C’est promis.

— Vous ne savez pas quoi.

— Cela m’est égal, c’est promis. Tout ce que vous voudrez.

— Mais écoutez d’abord, entêté !

— Dites.