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Page:Rolland - Jean-Christophe, tome 10.djvu/227

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Georges ne retenait pas grand’chose de ce que lui disait Christophe. Il était d’esprit assez ouvert pour que les pensées de Christophe y entrassent ; mais elles en ressortaient aussitôt. Il n’était pas au bas de l’escalier qu’il avait tout oublié. Il n’en demeurait pas moins sous une impression de bien-être, qui persistait, alors que le souvenir de ce qui l’avait produite était depuis longtemps effacé. Il avait pour Christophe une vénération. Il ne croyait à rien de ce que Christophe croyait. (Au fond, il riait de tout, il ne croyait à rien.) Mais il eût cassé la tête à qui se fut permis de dire du mal de son vieil ami.

Par bonheur, on ne le lui disait pas : sans quoi, il aurait eu fort à faire.


Christophe avait bien prévu la saute de vent prochaine. Le nouvel idéal de la jeune musique française était fort différent du sien ; mais au lieu que c’était une raison de plus pour que Christophe eût de la sympathie

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