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Page:Rolland - Jean-Christophe, tome 10.djvu/249

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Georges et Emmanuel se trouvaient réunis chez Christophe. C’était une après-midi. L’un et l’autre étaient pleins de leurs soucis personnels : Emmanuel, de ses déboires littéraires, et Georges, d’une déconvenue dans un concours de sport. Christophe les écoutait avec bonhomie et les raillait affectueusement. On sonna. Georges alla ouvrir. Un domestique apportait une lettre, de la part de Colette. Christophe se mit près de la fenêtre, pour la lire. Ses deux amis avaient repris leur discussion ; ils ne voyaient pas Christophe, qui leur tournait le dos. Il sortit de la chambre, sans qu’ils y prissent garde. Et quand ils le remarquèrent, ils n’en furent pas surpris. Mais comme son absence se prolongeait, Georges alla frapper à la porte de l’autre chambre. Il n’y eut pas de réponse. Georges n’insista point, connaissant les façons bizarres de son vieil ami. Quelques minutes après, Christophe revint. Il avait l’air très calme, très las, très doux. Il s’excusa de les avoir laissés, reprit la conversation où il l’avait

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