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JEAN-CHRISTOPHE À PARIS

la lecture des beaux livres et l’expérience de la vie. La musique ne suffit pas à un musicien d’aujourd’hui : ce n’est pas ainsi qu’il arrivera à dominer le siècle et à s’élever au-dessus du néant… La vie ! Toute la vie ! Tout voir, tout connaître, tout sentir. Aimer, chercher, étreindre la vérité, — la belle Penthésilée, reine des Amazones, qui mord celui qui la baise !

Assez de parlottes musicales, de boutiques à fabriquer des accords ! Ce n’étaient pas tous ces ragots de cuisine harmonique qui lui apprendraient jamais à trouver une harmonie nouvelle qui ne fut pas un monstre, mais un être vivant.

Il tourna le dos à ces docteurs Wagner, couvant leurs alambics pour faire éclore quelque Homunculus en bouteille ; et, s’évadant de la musique française, il tâcha de connaître le milieu littéraire et la société parisienne.