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JEAN-CHRISTOPHE À PARIS

vous les entendriez ; et il faudrait bien que vous les avaliez.

— Mon pauvre vieux ! ricana Sylvain Kohn.

Ce fut toute sa réponse.

Il avait l’air si sûr et si satisfait de la veulerie générale que Christophe eut soudain l’impression, en le regardant, que cet homme était cent fois plus un étranger en France que lui-même ; et son cœur se serra.

— Ce n’est pas possible, dit-il de nouveau, comme le soir où il était sorti écœuré d’un théâtre des boulevards. Il y a autre chose.

— Qu’est-ce que vous voulez de plus ? demanda Kohn.

Christophe répétait avec opiniâtreté :

— La France.

— La France, c’est nous, fit Sylvain Kohn, en s’esclaffant.

Christophe le regarda fixement, un instant, puis secoua la tête, et reprit son refrain :

— Il y a autre chose.

— Eh bien, mon vieux, cherchez, dit Sylvain Kohn, en riant de plus belle.


Christophe pouvait chercher. Ils l’avaient bien cachée.


FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE