Page:Rolland - Jean-Christophe, tome 6.djvu/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Personne n’entendit le coup de revolver. Le lendemain seulement, quand on sut ce qui s’était passé, quelques voisins se rappelèrent avoir perçu, vers le milieu de la nuit, dans le silence de la rue, un bruit sec, comme un claquement de fouet. Ils n’y prirent pas garde. La paix de la nuit retomba aussitôt sur la ville, enveloppant dans ses plis lourds les vivants et les morts.

Mme Jeannin, qui dormait, se réveilla, une ou deux heures plus tard. Ne voyant pas son mari auprès d’elle, elle se leva, inquiète, elle parcourut toutes les pièces, descendit à l’étage au-dessous, alla aux bureaux de la banque, qui étaient dans un corps de bâtiment contigu à la maison ; et

— 69 —