Page:Rolland - Jean-Christophe, tome 8.djvu/266

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Mme Arnaud était seule, chez elle… Le soir venait.

La sonnette de la porte retentit. Mme Arnaud, réveillée de sa songerie avant l’heure habituelle, tressaillit. Elle rangea soigneusement son ouvrage, et s’en alla ouvrir. Christophe entra. Il était très ému. Elle lui prit affectueusement les mains.

— Qu’avez-vous, mon ami ? demanda-t-elle.

— Ah ! dit-il. Olivier est revenu.

— Revenu ?

— Ce matin, il est arrivé, il m’a dit : « Christophe, viens à mon secours ! » Je l’ai embrassé. Il pleurait. Il m’a dit : « Je n’ai plus que toi. Elle est partie. »

Mme Arnaud, saisie, joignit les mains, et dit :

— Les malheureux !

— Elle est partie, répéta Christophe. Partie avec son amant.

— Et son enfant ? demanda Mme Arnaud.

— Mari, enfant, elle a tout laissé.

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