Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 1.djvu/27

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était bien douée ; — peut-être parce que sa saine nature sentait le besoin d’opposer, par instinct d’équilibre, la stricte discipline d’une méthode nette et d’idées sans brouillards à l’inquiétant attrait de cette vie intérieure, qu’elle craignait d’affronter, et qui, malgré ses soins, à chaque arrêt de l’esprit inactif, venait battre son seuil. Cette activité claire, propre, régulière, la satisfaisait pour l’instant. Elle ne voulait pas songer à ce qui viendrait après. Le mariage ne l’attirait point. Elle en écartait la pensée. Son père souriait de ses partis-pris ; mais il n’avait garde de les combattre : il y trouvait son compte.