Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 1.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de l’étreinte. Leurs bouches fougueusement s’étaient jointes. Mots amoureux. Tendres murmures. Remerciements, promesses qu’on se re verrait bientôt…

Elles se détachèrent. Annette, riant de bonheur, se trouva, sans savoir comment elle l’avait descendu, au bas de l’escalier. D’en haut, elle entendit un sifflement gamin, comme pour appeler un chien, et la voix de Sylvie qui chuchotait :

— Annette !

Elle leva la tête, vit tout en haut, dans un rond de lumière, la frimousse penchée de Sylvie qui riait :

— Attrape !…

reçut en pleine figure une pluie de gouttelettes et le lilas mouillé que Sylvie lui jetait, — et lui jetait aussi, des deux mains, des baisers…

Sylvie disparut. Annette, la tête levée, continuait de la chercher, quand elle n’était plus là. Et serrant dans ses bras la branche de fleurs trempée, elle embrassait le lilas.