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Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/268

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La famille de Chavannes ne voulait pas connaître ce mystérieux échange de pensées. Elles passaient sous les voiles de la messagère, qui entrait et sortait.

Les yeux fureteurs du petit ennuyé de sept ans, qui épiait et rêvait, avaient saisi le troc des deux correspondances. Il n’en avait rien dit. Il menait une vie cachée, sans en faire part aux grands. Il y enregistrait, sans comprendre, tout ce qu’il observait, on bâtissant dessus, de curieux romans. Il croyait à un commerce furtif d’amour entre Annette et Germain ; et comme il était attiré par cette femme aux cheveux blonds, qui apportait sa lumière dans la maison, il en ressentait au cœur un étrange tourment : il la détestait, il l’aimait rageusement.

Mme de Seigy-Chavannes, hautaine, détournait les yeux. Elle ne voulait rien savoir.

Mme de Mareuil ne savait rien, vraiment. Son