Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/303

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Elle repartit de Paris, sans avoir rien livré de son secret, — à son fils, moins qu’à quiconque. Car, malgré son désir de se rapprocher d’elle, Marc, selon son habitude d’auto-défense, avait pris constamment le contre-pied des sentiments qu’il lui supposait : il affichait le sarcasme humiliant pour le pacifisme qu’il prêtait à sa mère.

Elle n’avait nulle envie de débattre, là-dessus. La paix, la guerre, n’est pas son fait. C’est trop loin ! Elle tient dans ses mains les mains de ces deux hommes qui se sont fiés à elle, et qu’elle doit réunir. Ce ne sont pas des idées. C’est leur vie et la sienne. Et la sienne est en jeu. Jeu absurde ! Pour la raison, oui. Mais le cœur a ses raisons. Et le cœur a parlé.

De son passage à Paris, elle n’a recueilli, pour son projet, qu’un mot. Marc, incidemment, a parlé devant elle de révolutionnaires russes en